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Pourquoi le cas des « Shebabs » est-il si difficilement traité par la presse internationale ?


par Elodie


Vous avez sans doute (ré)entendu parler des shebabs en janvier 2019, après que le groupe armé ait perpétré une attaque faisant 21 morts contre un complexe hôtelier de Nairobi. Cette attaque, très largement relayée par la presse internationale, est d’autant plus retentissante qu’elle marque la réapparition du groupe armé au Kenya. En 2013 déjà, une attaque des shebabs faisait 67 morts dans le centre commercial Westgate à Nairobi. Deux ans plus tard, en avril 2015, ce même groupe traumatisait le pays en revendiquant l’attentat le plus meurtrier des son histoire, au cours duquel un commando avait exécuté 142 étudiants, ciblant les non-musulmans. Depuis ces évènements, la communauté internationale - matérialisée pour le « grand public » par la presse - s’inquiète des agissements de ce groupe et semble rencontrer des difficultés toutes particulières à l’identifier et à en comprendre les motivations. Une situation manifeste, tant l’écrasante majorité des articles de presse non spécialisée n’aborde le sujet qu’à travers cette question : « Qui sont les Shebabs ? ». Comment expliquer un traitement si ténu de ce sujet ? Nous allons ici explorer trois pistes d'explication.


Replacer les shebabs dans leur Histoire


Lorsque les médias s’emparent du drame de l’université, la plupart mettent en exergue l’anonymat relatif de ce groupe armé en Occident. Intuitivement liés à d’autres groupes plus établis, les Shebabs restent encore méconnus. France Info Afrique illustrait bien ce phénomène en 2017 en titrant «Somalie: Al-Qaïda ou Daech, quelle «franchise» pour les islamistes shebabs? »2 Cette comparaison instinctive entre les différents groupes armés qui sévissent en Afrique est fréquente et se retrouve abondamment dans la presse. Des raccourcis sont presque systématiquement établis concernant leurs motivations, tout comme un amalgame courant consistant à traiter de tous les mouvements a priori insurrectionnels en Afrique de la même façon. L'objet de cet article est donc de déconstruire ces archétypes et de s'intéresser à l'histoire, aux modes d'action et aux spécificités des Shebabs somaliens, avant de porter un regard contre-intuitif sur la manière dont ces groupes peuvent être perçus par les habitants qui en partagent le territoire, dans un pays qui, depuis 1991, n’a plus de gouvernement officiel.


  • L’étude de la Somalie ou la généalogie d’ « un bateau ivre »


Pour Jean-Bernard Véron, spécialiste de la question, « la Somalie d’aujourd’hui est à la fois un paradoxe et un casse-tête », dans lequel le « désordre » qui semble y régner (attaques de pirates, affrontements meutriers qui dévastent la capitale Mogadiscio, islamisme djihadiste)apparaîtcomme un désordre « paradoxal ». Ce paradoxe s’explique par le fait que la Somalie est encore aujourd’hui l’un des rares pays affichant une telle homogénéité, que ce soit en termes d’ethnies, de language, ou de religion. Cette homogénéité qui pourrait apparaitre comme un facteur de paix ne suffit pourtant pas à éteindre le feu qui, depuis 30 ans, ravage le pays. Pour mieux comprendre le chaos dans lequel est plongé ce pays, il faut revenir en arrière et faire l'effort d’un petit point historique.



Plan de décolonisation de la Somalie - source : Geopoliticus


L’histoire politique de la Somalie est profondément marquée par de très grandes difficultés à se (re)construire après la colonisation. Il faut garder en tête que jusqu’à 1991, la Somalie fut divisée en deux parties distinctes sans parvenir à une réunification de ces territoires : la partie italienne au sud, la britannique au nord. En 1949, le pays se trouve placé sous mandat de l’ONU qui accorde à l’Italie la tutelle du territoire pendant dix ans, avant qu’il ne retrouve son indépendance. Ce sera chose faite le 25 Juin 1960, date de la réunification supposée des deux territoires. De 1960 à 1969, la Somalie tente d’instaurer un régime parlementaire et un gouvernement démocratique, mais les luttes claniques entre le nord et le sud et les relations tendues avec les pays voisins - particulièrement l’Ethiopie -marquent cette période d’une très forte instabilité.


Malgré les désaccords religieux et les intérêts parfois divergents de ses membres, l’UTI a apporté "une incontestable période de répit dans la capitale"

En 1969, le coup d’Etat du général Barre offre d’abord l’espoir d’une « centralisation du pouvoir » et d’un ajustement économique et diplomatique alors nécessaire au pays. Mais la société somalienne reste fracturée et la guerre civile éclate en 1972 entre seigneurs de guerre et factions opposées. Le pays sombre alors dans la famine et les maladies, qui frappentjusqu’à 50% de la population (soit environ cinq millions de personnes). Avec 100 000 décès et un million de réfugiés, la situation devient ingérable pour le pouvoir en place et les facteurs d’instabilité sociaux et politiques semblent réunis pour aboutir à une seconde guerre civile à la fin des années 1980. Les clans Issas dans le nord et Majerteen dans le centre du pays s’engouffrent dans la brèche et causent l’effondrement de l’Etat, accompagné de la déclaration autoproclamée d’indépendance du Somaliland en 1991. À la suite de cela, de nombreux affrontements sanglants ont lieu dans la capitale Mogadiscio. L’Etat n’étant plus, les lois n’ayant plus d’instances susceptibles de les faire appliquer, le niveau de banditisme explose, tout comme les guerres de pouvoir opposant divers chefs de clan. A ce chaos s’ajoute la sécheresse. En 1991 et 1992, la Somalie subit une vague de sécheresse gravissime qui pousse alors l’ONU et certaines ONG internationales à intervenir.

La société se reconstitue petit à petit autour des aînés ou des chefs religieux qui finissent par pallier au manque de justice étatique et de pouvoir central régulateur

Ce ne sera qu’après ce drame que le pays accédera enfin à une forme d’apaisement. Les « war lords » (chefs de milices ou de groupes armés)perdent en ampleur et en influence ; les guerres de pouvoir, elles aussi, laissent place à une relative stabilité. Cela est notamment dû à l’arrivée de grands hommes d’affaires africains qui ont su s’enrichir et investir grâce à l’ouverture économique de la Somalie puis à son effondrement politique. La société se reconstitue petit à petit autour des aînés ou des chefs religieux qui finissent par pallier au manque de justice étatique et de pouvoir central régulateur.Ces nouveaux acteurs décisionnaires et judiciaires se réunissent à Mogadiscio et créent une nouvelle instance destinée à préserver l’ordre et à rendre la justice : l’Union des Tribunaux Islamiques (UTI). Malgré les désaccords religieux et les intérêts parfois divergents de ses membres, l’UTI a apporté une « incontestable période de répit dans la capitale » (Véron).


  • « Harakat al-Chabab al-Moudjahidin » : Création d’un groupe armé singulier


Après cette période d’accalmie, l’année 2006 est marquée par une méfiance lancinante envers les potentiels radicaux voire terroristes qui séjourneraient à l’UTI. Discrédité et mis en cause par les Etats-Unis (qui soutiennent alors les anciens « war lords »), l’UTI est affaiblie et finalement achevée par l’Ethiopie qui, s’inquiétant de la présence d’un pays fort à ses frontières, lui déclare une guerre inédite qui durera de 2007 à fin 2008.



Sharif Cheikh Ahmed, 2009 - source Wikipedia


En janvier 2009, la nomination de Cheikh Sharif Cheikh Ahmed comme président du Gouvernement Fédéral de Transition (TFG) accentuera la fracture. Ce dernier, auparavant cadre important de l’UTI et représentant sa partie la plus modérée, se trouve opposé aux anciens membres les plus radicaux représentés par le Parti de l’Islam d’un côté et les fameux Shebabs (« jeunes » en arabe) de l’autre. Le TFG, armé, financé et entraîné par les forces de certains pays occidentaux, affronte donc les soldats Shebabs issus de la fraction la plus radicale de l’UTI liée à la branche afghane d’Al QaÏda (à qui ils prêtent allégeance en 2010). Très vite, le groupe des Shebabs compte plusieurs milliers de membres et va multiplier les attentats-suicide. Subdivisés en plusieurs factions rivales, les Shebabs contrôlent le Sud de la Somalie de 2007 à 2012. Cette année là, l’armée gouvernementale et les troupes de l’Union Africaine parviennent à les exclure des villes. Ils restent aujourd’hui encore implantés et très actifs dans les zones rurales, notamment autour de Mogadiscio. Pour essayer de mettre fin à la guerre civile entre les shebabs et le gouvernement, l’actuel président de la Somalie, Mohamed Abdullahi Mohamed -dit « Farmaajo »- propose une amnistie aux djihadistes qui accepteraient de déposer les armes. A la clé, une formation et un emploi leurs sont promis. Cependant, au vu du durcissement des actions terroristes contre le gouvernement en place au cours de ces deux dernières années, il semblerait que la fracture soit trop profonde pour espérer des shebabs qu’ils « rentrent finalement dans le rang ». Si les liens des shebabs avec Al-Qaïda sont souvent mis en avant, Roland Marchal, chercheur spécialiste de la région, appelle à la nuance.Pour lui, cette affiliation est d’abord dûe au fait que des liens inter-personnels pré-existaient entre certains membres considérés comme des « électrons libres » d’Al-Qaïda et certains cadres Shebabs. La continuité prévaudrait donc sur une récente vassalité.Il est également essentiel de déconstruire l’idée que les Shebabs compteraient dans leurs rangs un nombre important de combattants étrangers et donc, qu'ils recruteraient ou inciteraient de jeunes étrangers à venir combattre à leurs côtés. Cette idée, abondamment reprise dans la presse au sujet de Daesh, a été confusément évoquée au sujet des Shebabs également, alors que le taux de combattants étrangers y est en réalité très faible. En fait, de nombreux combattants considérés comme étrangers sont des Somaliens qui possèdent un passeport étranger, des Kenyans et des Ethiopiens. Marchal invite donc, par manque d’informations sur les « vrais étrangers à la région », à ne pas fantasmer leur rôle finalement assez limité dans l’organisation.


Absence d’Etat et anarchie : que faire des « Etat défaillants » ?


La complexité de l’histoire politique somalienne et de la construction des Shebabs comme entité singulière semble donc être le premier facteur explicatif de la méconnaissance de ce groupe armé. Pour aller un peu plus loin, il faut comprendre à quel point la situation -passée comme actuelle- est inédite en Somalie. Considéré comme un Etat chaotique pendant longtemps, le pays s’est inscrit dans la catégorie méconnue des « Etats faillis » ; c’est le manque de recul et d’approfondissement sur ce genre de système politique qui constituera notre deuxième facteur explicatif. Dans la National Security Strategy développée aux Etats-Unis en 2002, l’Etat dit « défaillant » (ou « failing state ») est désigné comme « une source de risque majeur » suite aux attentats du 11 Septembre 2001. La stratégie anti-terroriste imaginée par les Etats-Unis, qui se veut à cette époque un modèle pour les pays d’Occident, insiste fortement sur l’attention toute particulière avec laquelle traiter les Etats considérés comme instables. Cette préoccupation devient une priorité en 2005 lorsque le Département d'Etat américain adopte une stratégie propre à ces Etats « défaillants ». Pour prévenir et anticiper les risques, cette stratégie observe différents critères, comme par exemple l’efficacité des programmes humanitaires et de développement internationaux ou la présence d’un Etat capable d’assurer la sécurité et de maintenir l’ordre sur son sol. L’ONU se range à cet avis, considérant que les Etats « défaillants » ou « fragiles » ne sont pas en mesure de protéger leur population et risquent donc légitimement de voir l’ONU intervenir en remplacement d’autorités étatiques qui ne seraient plus à même de maintenir la paix sur leur territoire. Au regard de ces critères, il semble évident que la Somalie, empêtrée dans un système de gouvernance instable depuis 30 ans, représente une réelle préoccupation pour les institutions et puissances internationales qui la perçoivent comme un territoire anarchique. C’est en cela que la situation est si difficilement compréhensible pour la presse non-spécialisée dite « de grande audience ».


« Le pouvoir est divisé, réparti dans une société segmentaire qui a subi une faillite de l’Etat. Cette société serait-elle pour autant complètement incapable de se gérer ? »

Pour Ken Menkhaus, chercheur sur la question, les recherches sur ces Etats défaillants se sont particulièrement focalisées non sur les causes, mais sur les menaces qu’ils représentent et qui « résultent de l’absence même d’Etat ». Il explique que les attentats de 2001 ont complètement changé la perception de la communauté internationale au sujet de ces « Etats sans gouvernement ». Avant 2001, on se focalisait sur les crises qui pouvaient entrainer la chute d’un Etat, qu’elles soient d’ordre sanitaire, migratoire, criminelle ou environnementale, en précisant que ces territoires de non-droit « pouvaient se prêter aux activités de criminels transnationaux ». Menkhaus fait le parallèle avec l’article de Robert Kaplan « The Coming Anarchy » (1994) dans lequel ce dernier évoquait l’anarchie comme un berceau propice à la criminalité et au chaos et craignait l’émergence d’un Tiers-Monde « ingouvernable » par lequel l’Occident finirait par être dépassé. Il serait nécessaire de maîtriser ces Etats, de les surveiller et de prévenir leur chute -y compris au mépris du principe de souveraineté. Après 2001, l’idée n’est plus de prévenir l’effondrement des Etats fragiles mais d'admettre qu’il existe bel et bien des Etats sans gouvernements, des zones hors de tout contrôle et de tout droit, et que ces zones représentent un espace privilégié pour les groupes rebelles qui voudraient y asseoir leur pouvoir. Cette conception est devenue un élement-clé de la stratégie anti-terroriste du gouvernement américain, sous l'influence de la secrétaire adjointe à la défense, Theresa Whelan, fervente partisane de cette idée. On peut avec Menkhaus contester la théorie selon laquelle des territoires puissent être « sans gouvernement » et s'étonner qu’elle ait pu trouver un quelconque public au sein de la communauté internationale, dans les milieux politiques et médiatiques. Beaucoup d'historiens et anthropologues ont en effet démontré que la présence d’un Etat n’était nullement une condition sine qua non à l’existence d’un système de gouvernance ou de d’ordre politique « hors des formes modernes de l’Etat ». Ce pré-supposé est, en ses termes, une« faute intellectuelle grave », tout comme le fait de considérer que l’absence d’Etat est synonyme d’anarchie et que l'Etat moderne est synonyme d'harmonie. En Somalie, le gouvernement central n’existe plus depuis 1991. Le pouvoir est divisé, réparti dans une société segmentaire qui a subi une faillite de l’Etat. Cette société serait-elle pour autant complètement incapable de se gérer ?


Les shebabs comme illustration d’une gouvernance différente dans une société segmentaire


Il semblait nécessaire de faire ce détour théorique pour apporter une lumière pertinente sur l’avenir de la Somalie. Certes, le pays a souffert de la violence, des conflits armés et des crises sanitaires et humanitaires à grande échelle ; mais il semble pour autant incorrect de prétendre que la société, en l’absence de gouvernement, s’est effondrée elle aussi. Si, en effet, l’année 1991 a été une année charnière d’une violence inouïe, il semble que les années qui ont suivi, de 1993 à 2007, ont été en réaction le théâtre de nombreuses initiatives collectives ayant pour objectif de maintenir un minium d’ordre et de sécurité sur le territoire. Tous ces mécanismes, ces modes d’action collectifs pour assurer un vivre-ensemble vivable sont autant de mécanismes informels qui constituent aujourd’hui des normes. Que ce soit par la dissuasion, la menace, le commerce ou d’autres mécanismes, les Shebabs sont aujourd’hui une voix d’autorité dans le pays. Souvent craints, ils conservent également de nombreux soutiens au sein de la population, notamment grâce à leur gestion du territoire et des finances.

Un mode de gouvernance peut exister et fonctionner en dehors de l’Etat.

Dans un entretien pour Libération, Marc-Antoine Pérouse de Montclos, politique et directeur de recherche à Sciences Po, a rappelé que les shebabs jouissent d’une «certaine popularité» en Somalie, grâce à un «ancrage territorial et social très fort». Il est pour lui important de revenir aux origines du groupement rebelle, à l’époque de l’UTI, pour comprendre que leur popularité ne provenait alors pas de leurs idées politiques mais surtout du fait qu’ils maintenaient l’ordre et ramenaient de la stabilité là où l’Etat, pourtant démocratique, pourtant « moderne », avait échoué. L’UTI, et par extension les Shebabs, sont paradoxalement devenus une alternative raisonnable et rationnelle à l’Etat. Ce constat nuance la croyance occidentale selon laquelle les groupes rebelles africains effraient unanimement une population soumise et prise en otage dans de petits villages reculés. Pour appuyer son propos, le chercheur cite l’exemple d’un groupe de shebabs ayant été soutenus par des commerçants car ils ont permis de ré-ouvrir le port et l’aéroport de Mogadiscio, ce qui ne s’était pas produit depuis la fin de la dictature de Siad Barré. Les Shebabs représentent également une alternative de gouvernance viable dans la mesure où ils sont perçus comme « une force de résistance » pour pousser les étrangers et notamment les Ethiopiens (alliés des Etats-Unis) hors de la Somalie. En considérant l’attentat-suicide non plus comme un fanatisme religieux mais comme une arme politique permettant de gouverner par la peur, en expliquant les méthodes de financement, les redistributions pécunaires organisées par les shebabs au nom de la « zaqat » (la charité islamique) et tous ces mécanismes informels de gouvernance, il devient assez clair qu'un mode de gouvernance peut exister et fonctionner en dehors de l’Etat. Ce manque de connaissance -et de croyance- en des modes de gouvernance différents de ceux que nous connaissons constitue finalement le troisième facteur explicatif du traitement -très- confus des Shebabs par la presse internationale.


Conclusion


L’étude des Shebabs est particulièrement complexe et singulière, car elle nécessite une analyse et une compréhension de l’histoire politique somalienne qui, bien souvent, n’est relatée que sous l'angle de l’échec et de la faillite. Si le pays a connu et continue de souffrir de grandes difficultés, sa population doit, depuis 30 ans, composer de manière informelle et collective pour maintenir un certain ordre. C’est précisément dans le contexte de vide étatique que des groupes rebelles tels que les Shebabs se sont imposés en Somalie et ont construit des modes de gouvernance que l'on peut réprouver mais pas ignorer. Nier ou minimiser le rôle qu’ils jouent dans la société « civile » et dans les activités économiques et sociales quotidiennes du pays est à ce titre une faute majeure dans le traitement médiatique qu'on peut en faire.L’idée selon laquelle aucune forme de gouvernance ne peut être exercée sans la présence d’un Etat moderne et reconnu par la communauté internationale est déconstruite par le seul exemple des Shebabs. Il peut exister une multitude de formes de gouvernance différentes qu’il faut comprendre pour appréhender certaines réalités sociales ; c’est parce que ces formes ne sont pas suffisamment bien appréhendées que les organisations internationales, l’ONU et les programmes d’aides au de développement échouent, encore aujourd’hui, à éliminer la violence armée du pays. Comme le soulève Menkhaus, le cas des Shebabs « illustre une dimension souvent négligée (bien qu’évidente) de la situation somalienne : le souhait d’une sécurité durable, de meilleurs services publics en général et d’un retour de l’État de droit qui ne passe pas nécessairement par un État centralisé, et le fait que l’on puisse souhaiter l’un sans vouloir l’autre ».



Sources :


Ouvrages:


Decraene, Philippe. Vieille Afrique, jeunes nations. Le continent noir au seuil de la troisième décennie des indépendances. Presses Universitaires de France, 1982


Hansen (Stig Jarle) Al-Shabaab in Somalia. The history and ideology of a militant Islamist group, 2005-2012, Londres, Hurst and Co Publishers Ltd, 2013, 208 pages


Marchal, Roland, et Christine Messiant. Les chemins de la guerre et de la paix. Fins de conflits en Afrique orientale et australe. Editions Karthala, 1997


Pérouse de Montclos Marc-Antoine. (2001). Interprétations d'un conflit : le cas de la Somalie. Pessac : CEAN, (70), 41 p. (Travaux et Documents - CEAN ; 70)


Marchal, Roland, et Christine Messiant. Les chemins de la guerre et de la paix. Fins de conflits en Afrique orientale et australe. Editions Karthala, 1997


Pérouse de Montclos, Marc-Antoine. Diaspora et terrorisme. La Somalie. Presses de sciences po, 2002




Articles scientifiques :


Caplin, Jessica. “Failing the State: Recognizing Somaliland.” Harvard International Review, vol. 31, no. 1, 2009, pp. 9–10. JSTOR, www.jstor.org/stable/42763260.


Ingiriis, Mohamed Haji. “Statebuilding in Somaliland.” African Conflict and Peacebuilding Review, vol. 9, no. 1, 2019, pp. 124–127.


Ismail, Edna Adan. “Peace, Education, and Economic Development in Somaliland.” Northeast African Studies, vol. 10, no. 3, 2003, pp. 275–279.


Le Gouriellec, Sonia, et Jean-Jacques Patry. « Vers un nouveau modèle d'insurrection de déni de pouvoir central dans les sociétés segmentaires : le cas somalien », Sécurité globale, vol. 13, no. 3, 2010, pp. 125-138.


Marchal, Roland. « 9. Illégalisme monétaire et guerre civile. Le cas de la Somalie », Jean-Louis Briquet éd., Milieux criminels et pouvoirs politiques. Les ressorts illicites de l'Etat. Editions Karthala, 2008, pp. 283-316.


Marchal, R. (2018). Une lecture de la radicalisation djihadiste en Somalie. Politique africaine, 149(1), 89-111. doi:10.3917/polaf.149.0089.


Menkhaus, Ken. « Arrangements sécuritaires locaux dans les régions somalies de la Corne de l'Afrique », Politique africaine, vol. 111, no. 3, 2008, pp. 22-43.


Ouaknine, Hanna. « Shebab et jeunesse somalienne, un pilier devenu pilon », Sécurité globale, vol. 18, no. 4, 2011, pp. 53-66.

« Revue des livres », Politique africaine, vol. 133, no. 1, 2014, pp. 201-217.


Véron, Jean-Bernard. « Stig Jarle Hansen. Al-Shabaab in Somalia. The History and Ideology of a

Militant Islamist Group (2005-2012) », Afrique contemporaine, vol. 251, no. 3, 2014, pp. 176-178. Véron, Jean-Bernard. « La Somalie : cas d'école des États dits « faillis » », Politique étrangère, vol.

printemps, no. 1, 2011, pp. 45-57.



Articles de presse :


Abou Ez, Eleonore, « Somalie: Al-Qaïda ou Daech, quelle «franchise» pour les islamistes shebabs? », FranceInfo, 15/06/2017 https://www.francetvinfo.fr/.../somalie-al-qaida-ou-daech... islamistes-shebabs_3064775.html


Brangeon Alexandra, « Mozambique: qui sont les shebabs qui sévissent dans le nord du pays? », RFI, 26/09/2018 http://www.rfi.fr/.../20180926-mozambique-shebab-cabo...


Guien, Thomas « Qui sont les shebab, les islamistes qui sèment la terreur en Afrique de l'Est ? », LCI, 22/01/16 https://www.lci.fr/.../qui-sont-les-shebab-les-islamistes... de-lest-1502279.html


Ingouf, Marie, « Qui sont les Shebab, cette mouvance djihadiste derrière l'attentat qui a fait plus de 300 morts en Somalie ? », Les Inrocks, 20/10/17

https://www.lesinrocks.com/.../qui-sont-les-shebab-cette... derriere-lattentat-qui-fait-plus-de-300-morts-en-somalie/


Mace Celian, « En Somalie, «les shebab sont profondément enracinés dans la population», Libération, 22/11/17

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